Nokia HMD Pulse Pro Test : Découverte et Analyse du Nouveau Casque Audio

Avec le lancement de sa nouvelle gamme de smartphones, HMD Global prend un virage stratégique majeur. S’éloignant de l’emblématique marque Nokia, l’entreprise finlandaise se repositionne avec une offre axée sur l’accessibilité, la réparabilité et la performance. Parmi ces nouveaux modèles, le Pulse Pro se distingue comme le porte-étendard de ce renouveau, promettant d’être un appareil fiable sans pour autant porter le sceau de Nokia. Un choix audacieux qui cherche à répondre aux attentes des consommateurs désireux de concilier technologie et conscience environnementale.

Le contexte technologique actuel voit des marques comme Huawei, Honor, Xiaomi, et Samsung dominer le marché avec des produits qui allient qualité et abordabilité. Face à ce constat, HMD Global a pris la décision en avril 2024 de se démarquer en abandonnant la nom de Nokia pour ses smartphones. Avec le Pulse Pro en tête de ligne, la société embrasse des valeurs de durabilité et de réparation facile, cherchant à se forger une nouvelle identité. Cet essai a pour but d’examiner si le pari de HMD Global s’avère gagnant.

Prix et Accessibilité

Le Pulse Pro, tête de file des modèles économiques proposés par HMD, est valorisé en France à 159,90 euros. Ce montant est légèrement inférieur à celui pratiqué dans d’autres régions européennes. HMD ne propose qu’une seule version de ce modèle incluant 6 Go de RAM et 128 Go d’espace de stockage. Son modèle associé, le Pulse standard, est commercialisé à 129,90 euros, même si ses caractéristiques techniques sont moins avancées.

Pour une somme comparable, on trouve le Redmi 13C de Xiaomi. Samsung, de son côté, offre le Galaxy A15 4G pour une dizaine d’euros de plus. Quant à Motorola, son Moto G34 5G concurrence directement le Pulse Pro, et pourrait même être considéré comme le meilleur choix sur ce segment tarifaire qui ne dépasse pas les 200 euros.

L’un des arguments de vente principaux du Pulse Pro est son système après-vente axé sur l’écoresponsabilité; le téléphone est conçu pour être réparable grâce à des pièces disponibles à l’achat. Dès le départ, l’utilisateur peut remplacer l’écran, la batterie, le dos de l’appareil et le port USB-C par lui-même. Les composants et les outils nécessaires à la réparation sont disponibles sur le site d’iFixit, célèbre pour ses guides de réparation de téléphone. Ces pièces détachées resteront disponibles à la vente pendant un délai minimum de cinq ans, avec des prix variant entre 30 et 50 euros selon la pièce.

Question coloris, le Pulse Pro élargit les choix avec trois variantes : un noir classique, un violet distinct et un vert, détail visible sur le modèle évalué. La boîte du produit inclut le téléphone, un câble USB-C et un manuel d’utilisation. Aucun chargeur ni coque n’accompagne le téléphone ; néanmoins, un chargeur correspondant aux capacités de l’appareil coûte entre 20 et 35 euros sur le site officiel, et une coque de protection transparente est vendue à environ 25 euros.

Conception

Le design du Pulse Pro présente une esthétique familière, s’apparentant à d’autres modèles proposés par des marques telles que Realme, Oppo, Honor, Redmi ou Poco. Sa présentation externe ne se distingue pas significativement de ses concurrents.

Corps de l’appareil :

• Matériau : Coque en plastique
• Finition : Brillante, susceptible d’accueillir des empreintes digitales

Module Photo :

• Saigne légèrement du corps : Léger débordement provoquant un déséquilibre sur surfaces planes
• Configuration : Deux objectifs ronds et un flash LED
• Protection : Verre minéral

Bords :

• Matériau : Polycarbonate
• Caractéristiques :
  • Bouton marche/arrêt avec capteur d’empreintes intégré
  • Port jack 3,5 mm sur la tranche inférieure
  • Emplacement microSD dans le logement de la carte SIM
  • Absence de micro dédié à la réduction du bruit pour les appels

Écran :

• Type : Écran plat 2.5D avec angles arrondis
• Bordures : Encadrées par un contour noir élégant
• Poinçon : Pour le capteur selfie, centré au-dessus de l’écran

Bien que l’apparence extérieure du Pulse Pro soit standardisée, sa conception interne révèle une approche orientée vers la facilité de réparation. Ce dispositif est assemblé sans l’usage de colle, ce qui favorise l’entretien autonome bien qu’il reste sensible aux immersions. Il suffit d’utiliser un outil standard pour séparer l’écran de la coque arrière, tout en faisant attention aux connecteurs lors de l’ouverture.

La construction du Pulse Pro lui confère une durabilité certaine et la possibilité de réparations pratiques par l’utilisateur, ce qui est moins courant dans le secteur des smartphones. Cependant, il faut noter que la facilité d’accès aux composants internes peut nécessiter une certaine aisance au départ.

Écran

L’affichage du smartphone présente une dimension de 6,55 pouces, adoptant un format d’écran de 20:9. La technologie d’écran utilisée est IPS plutôt que AMOLED, une caractéristique moins commune parmi les téléphones dans la tranche de prix inférieure à 200 euros, malgré quelques exceptions comme le Galaxy A15. Les écrans IPS sont généralement moins éclatants en termes de luminosité, saturation des couleurs et profondeur des contrastes.

Les mesures effectuées sur l’écran révèlent des couleurs assez justes, avec un Delta E moyen de 4,6, indiquant des écarts de couleur mesurés. Une prédominance de déviation dans les nuances de bleu a été observée. La température colorimétrique moyenne dépasse les 7700°K, donnant une teinte légèrement bleutée au blanc. L’appareil offre un réglage pour ajuster la chaleur des couleurs selon les préférences utilisateur.

Concernant la luminosité, elle peut atteindre jusqu’à 480 nits sur toute la surface d’affichage et grimper à 600 nits dans les conditions de forte luminosité extérieure. Nos tests montrent une luminosité manuelle maximum proche de cette valeur, avec 455 nits pour 80% de l’écran activé. Cependant, cela reste inférieur à la norme souhaitable de 500 nits pour une expérience optimale. Le taux de contraste est mesuré à 5100:1 et le gamma moyen à 1,9, tandis que la réflectance élevée peut occasionner des reflets perturbants en usage extérieur.

La définition offerte par l’écran est HD+, soit 720×1612 pixels, correspondant à une densité de 265 pixels par pouce. Cette netteté pourrait paraître insuffisante pour les vidéos, les jeux ou la navigation internet, où le manque de finesse des caractères typographiques pourrait impacter la lisibilité. Des définitions similaires sont proposées chez Redmi et Motorola, tandis que Samsung offre du Full HD+ pour un coût légèrement plus élevé.

L’écran du Pulse Pro bénéficie d’un taux de rafraîchissement de 90 Hz, ce qui le rend 50% plus réactif qu’un affichage standard. Toutefois, ce taux est considéré comme moyen au vu du marché actuel où des modèles tels que le Motorola G34 offrent jusqu’à 120 Hz pour une fluidité renforcée lors de la navigation et l’utilisation d’animations. Bien qu’un taux de 120 Hz ne soit pas essentiel en permanence, l’expérience utilisateur peut s’en trouver améliorée. La limitation à 90 Hz et une définition HD+ peuvent être perçues comme des compromis résultant du choix du processeur, aspect qui sera abordé dans notre section dédiée aux performances.

Interface

L’interface utilisateur proposée par HMD pour son modèle de smartphone Pulse Pro se distingue par son esthétique épurée et son allure moderne. En activant le téléphone, les utilisateurs sont accueillis par un design graphique qui évoque celui du Nothing Phone, avec des icônes d’applications en nuances de gris. Bien que l’aspect visuel soit attrayant, la personnalisation s’arrête là, car les menus des paramètres, ainsi que les volets de notifications et de réglages rapides restent inchangés par rapport à la présentation standard d’Android.

Le système d’exploitation sur lequel repose cette interface est Android 14, offrant une expérience familière pour ceux ayant déjà manipulé des appareils de marques telles que Motorola, Samsung, Wiko ou Oppo. Les paramètres système se présentent sous une forme classique, avec peu de surprises ou de fonctionnalités exclusives. Dès la première utilisation, le Pulse Pro suggère la création d’un compte HMD, facilitant l’accès à des offres promotionnelles spécifiques à la marque.

Parmi les applications préinstallées, on trouve HMD Home, une application propriétaire offrant un accès direct au support client, à des informations commerciales sur les produits récents de la marque, et à un outil nommé « Santé de l’appareil ». Cet outil analyse le téléphone et recommande des ajustements pour optimiser son utilisation, ce qui peut être particulièrement instructif pour les utilisateurs moins avertis.

Le Pulse Pro intègre également quelques applications partenaires, en l’occurrence six au total : Facebook, Booking, Amazon, Fitbit (filiale de Google), LinkedIn et Kindred. Kindred est un service de recherche de codes promotionnels pour diverses boutiques en ligne, une fonctionnalité que certains pourraient juger pratique. Pour conclure sur les services, HMD s’engage à fournir deux ans de mises à jour d’Android et trois ans de correctifs de sécurité, une durée de soutien qui pourrait encore être améliorée pour refléter l’engagement de la marque envers la durabilité de ses appareils.

Performances

Évaluons les facultés du Pulse Pro dans le traitement des tâches. Ce modèle présente des capacités inférieures à celles de ses concurrents, se positionnant plutôt en fin de classement, principalement en raison de son choix de SoC. L’appareil est pourvu d’un Unisoc T606 fabriqué avec une technologie de 12 nm, intégrant huit cœurs à 1,6 GHz pour le CPU et un cœur modeste pour le GPU Mali-G57. En comparaison avec les composants tels que le Snapdragon 695 ou l’Helio G99, l’Unisoc T606 paraît manquer de vigueur.

Le smartphone détient 6 Go de mémoire vive, extensibles via une RAM virtuelle. Toutefois, l’utilité de cette extension est discutable, car la limitation vient plutôt du processeur. Des benchmarks révèlent des performances modestes, spécialement en comparaison avec d’autres produits similaires en termes de prix.

Le T606 montre ses limites aussi bien dans la navigation générale que pour des tâches spécifiques comme la reconnaissance digitale, la prise de photo (surtout en basse lumière), ou bien le téléchargement d’applications. Ces opérations subissent des ralentissements notables. Le jeu Honkai Star Rail, pourtant réputé pour sa compatibilité avec divers appareils mobiles, peine à maintenir une fluidité satisfaisante, même avec les paramètres graphiques les plus bas.

En revanche, le téléphone dispose d’un avantage thermique notable : il ne surchauffe pas. Sous tests intensifs, la température du processeur reste proche de 30°C, et celle du smartphone se stabilise aux alentours de 26°C. La plate-forme témoigne d’une grande stabilité avec un taux supérieur à 95 %, un trait caractéristique des dispositifs d’entrée de gamme.

La connectivité révèle une autre facette de ses performances modestes. Si le dispositif supporte la 4G, le WiFi ac (sans Dual Band), le Bluetooth 5.0 et le NFC, il est à noter que pour certaines spécifications, notamment en matière de connectivité sans fil, on aurait attendu des performances un peu plus élevées de la part d’HMD. Bien que le téléphone soit loué pour sa réparabilité, les technologies embarquées pourraient ne pas résister à l’épreuve du temps dans un environnement technologique en constante évolution.

Autonomie et recharge

La plate-forme du HMD Pulse Pro s’équipe d’une batterie de 5000 mAh, une capacité répandue et comparable à celle proposée par d’autres modèles tels que le Moto G34, le Galaxy A15 ou le Redmi 13C. Les tests d’endurance montrent que le Pulse Pro peut offrir presque 15 heures d’utilisation continue. En utilisation quotidienne normale, cela se traduit par environ deux jours d’autonomie.

La durée de vie de la batterie lors des sessions de jeux varie entre 5 et 6 heures. Ces performances s’observent avec les réglages par défaut, notamment le taux de rafraîchissement dynamique de l’écran.

Concernant la recharge, le Pulse Pro supporte une puissance de 20 watts pour la charge filaire, une capacité intermédiaire si on la compare avec celle d’autres smartphones comme le Moto G34, à 18 watts, et le Galaxy A15, à 25 watts. Bien que le boîtier ne contienne pas de chargeur, la plupart des chargeurs récents fournissent une puissance de 20 watts ou plus, mais il faut tenir compte que le câble inclus est de type USB-C.

Le temps de recharge complet du Pulse Pro est approximativement de 2 heures avec un chargeur standard. Les mesures de recharge spécifiques sont :

• 15 minutes : 18%
• 30 minutes : 38%
• 45 minutes : 53%
• 60 minutes : 69%
• 75 minutes : 83%
• 90 minutes : 91%
• 105 minutes : 98%

Le smartphone intègre également des fonctions visant à préserver la longévité de la batterie telles que la programmation de la charge ou une limitation de la charge à 80%. D’autres outils incluent des indicateurs d’utilisation de la batterie et un compteur de cycle de charge, fournissant ainsi une gestion énergétique intelligente.

Audio

Le segment sonore du téléphone en question présente des aspects mitigés, avec des atouts et des déficiences. Du côté des lacunes, on note la présence d’un haut-parleur mono sur la bordure inférieure qui ne brille pas par sa performance.

En premier lieu, la restitution sonore laisse à désirer. Le haut-parleur met en avant les médiums et la clarté des voix, mais délaisse complètement les basses, et les aigus semblent comprimés. Ces caractéristiques rendent l’écoute musicale et le jeu vidéo peu convaincants, mais le rendu reste acceptable pour des appels en mode mains-libres.

La puissance acoustique de l’enceinte est également limitée, impactant la netteté du son sous le seuil de 30 % de volume. Toutefois, cela empêche l’apparition de distorsions à volume maximal. HMD a intégré une option pour booster le volume en extérieur au niveau maximal, bien que son utilité soit discutable.

Dans les points faibles, on relève aussi l’absence de microphone dédié à la réduction de bruit pour les conversations, une particularité étonnante même pour un smartphone de ce niveau.

Du côté des points positifs :

• Le port jack 3,5 mm : Il offre la possibilité d’écouter du contenu sans décalage temporel et inclut un tuner FM, pratique pour ceux qui apprécient la radio.
• La technologie OZO Audio : Empruntée à Nokia, cette suite de logiciels vise à améliorer l’expérience audio, que ce soit via l’écouteur intégré ou des accessoires. Comme d’autres solutions audio de pointe, OZO ajuste le son en fonction de ce qui est joué, bien qu’elle soit moins flexible et moins personnalisable comparativement à d’autres technologies similaires.

Photo et Vidéo

Le smartphone Pulse Pro est doté de trois capteurs d’images, conçus pour couvrir les besoins essentiels en photographie et en vidéo : un capteur principal de 50 mégapixels pour les clichés de tous les jours, un second capteur de 2 mégapixels destiné à l’analyse de la profondeur, et un troisième capteur, également de 50 mégapixels, réservé aux autoportraits.

Configuration du matériel photographique :

• Principal: Capteur de 50 mégapixels avec autofocus basé sur la mesure de contraste
• Profondeur: Capteur de 2 mégapixels
• Selfie: Capteur de 50 mégapixels

Il est à noter que l’utilité du capteur de profondeur est remise en question étant donné que les tâches qu’il accomplit pourraient être gérées autrement ; en outre, il peut créer de la déception chez un utilisateur s’attendant à la possibilité de double capture d’image.

Concernant le capteur principal, malgré une haute résolution, il semble être à la peine avec le processeur d’image Unisoc T606, causant des temps de prise de cliché rallongés ainsi que des flous photographiques. Les résultats sont pourtant acceptables avec des détails suffisamment nets et des couleurs naturelles dans des conditions d’éclairage adéquates. Le rendu HDR reste modéré offrant une représentation assez fidèle des scènes.

Performance en diverses conditions de lumière :

L’autofocus en particulier souffre de lenteur, rendant la capture de sujets en mouvement difficile. De plus, le capteur présente des difficultés avec la mise au point, particulièrement en conditions de faible éclairage, conduisant à des images souvent floues et imprécises.

Le zoom numérique est un autre point faible, produisant une perte significative de qualité et de détail même à un grossissement modéré de 2x dans des conditions diurnes et se dégradant davantage à mesure que le zoom augmente.

En termes de vidéo, le Pulse Pro permet l’enregistrement en 1080p à un maximum de 30 images par seconde, avec une possibilité de zoom numérique allant jusqu’à 3x. Les performances en vidéo reflètent largement celles observées en photographie.

Le capteur frontal dédié aux selfies offre une performance en deçà de celle du capteur principal. Les couleurs ressortent moins vibrantes, avec une teinte légèrement jaune et un piqué réduit. Bien qu’il fournisse un détourage correct, ce capteur souffre aussi parfois de problèmes de mise au point.

Conclusion

Concernant le Pulse Pro, il est indéniable que sa conception privilégiant la facilité de réparation est un atout, contribuant à une meilleure durabilité. L’appareil fournit également une performance satisfaisante pour des usages courants, ce qui est un point positif.

Néanmoins, plusieurs limites subsistent. La puissance du système, les capacités en photographie, la qualité du haut-parleur et la vitesse de recharge, tous présentent des déficits notables. Avec une connectivité qui ne se projette pas dans l’avenir, il se retrouve un cran en dessous de la concurrence, même en termes de prix. En effet, des marques comme Motorola et Samsung proposent des alternatives avec un meilleur rapport qualité-prix.

Bien que l’option de réparer soi-même soit innovante, il est légitime de se questionner sur son poids dans la balance face aux autres aspects moins convaincants de ce smartphone.

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